Comédienne et metteur en scène théâtre de formation, c’est en filant un coup de main à une consœur de fac de lettres que j’ai mis le petit doigt dans l’engrenage du cinéma. Le bras entier et la tête ont suivi. Comme assistante tout d’abord, j’ai ensuite rapidement commencé à adapter les histoires qui me trottaient dans la tête pour la caméra. C’est une forme qui stimule mon imagination et m’encourage à chercher toujours plus profond dans les méandres de l’âme humaine.

Consciente que dans la vie, il est souvent bien difficile de trouver les mots justes, que le langage des corps est bien plus fidèle à notre pensée bouleversée que les paroles que l’on prononce pour combler le vide du silence oppressant, je cherche la vérité dans les regards et les gestes plutôt que dans les longs discours. C’est à mon sens dans les hésitations, les maladresses, les sursauts, les terreurs rentrées, les éclats de rire, de colère, qu’il y a quelque chose à raconter, dans toutes ces petites choses si fines qu’on n’y fait pas attention.

Mes films questionnent notre société, le rapport entre les êtres, le rapport aux choses et le rapport à soi, souvent le plus complexe et le plus dramatique. Je veux raconter le héros qui sommeille en nous et qui, face à une situation extraordinaire, se révèle. Nous qui avons la sensation de n’avoir pas les armes, pas la force, c’est parfois la vie qui nous oblige à nous confronter à nos plus grandes peurs. On se découvre alors capables d’accomplir de grandes choses, de devenir un véritable héros.